Détection des clients fragiles et politique de prévention du surendettement

16 août 2017 | Par
Détection des clients fragiles et politique de prévention du surendettement

Le « surendettement » des particuliers est défini par l’article L 331-1 du code de la consommation. Il s’agit de la situation dans laquelle se trouvent des personnes physiques dont, selon l’article L331-1 du Code de la Consommation, la situation est caractérisée par l’impossibilité manifeste pour le débiteur de bonne foi de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir. Le surendettement touche une personne sur cinq en France.

CRESUS est une association luttant contre le surendettement. L’association a été créée en Alsace en 1992 par Michel Knoell, expert-comptable et Claude Beau, magistrat. Ils souhaitaient dans un premier temps accompagner les personnes en difficulté à remplir leurs dossiers de surendettement et à les déposer à la Banque de France à Strasbourg.

En 2000, était créée la fédération nationale. Et en 2008, une fondation d’innovation économique et sociale voyait le jour.

Sur le sujet de la détection précoce du surendettement, nous avons voulu mettre en exergue l’analyse du parcours du surendettement et l’identification d’items de détection précoce et donner une vue d’ensemble du surendettement.

Du pré-endettement au surendettement, il existe de nombreux items de détection précoce par l’analyse budgétaire et l’analyse des opérations bancaires.

La réalité du surendettement brise les idées reçues :

76% du public surendetté sont des personnes qui gagnent entre 2000 et 5000 euros net par mois

32% sont propriétaires

44% ont entre 45 et 64 ans

43% sont seuls et n’ont pas d’enfants à charge.

Cela fut frappant durant la soirée* que la définition du surendettement et sa perception étaient très tranchées et variables selon l’activité des membres de l’Agora.

Il est rare d’aborder des typologies aussi larges tout en proposant des points de référence sur cette problématique. Les échanges furent riches et passionnants avec leur lot de divergence notamment sur la question des fichiers positifs, la typologie, la responsabilité entre les créanciers.

Quoi qu’il en soit, chacun en paie le prix et tout le monde se retrouve à payer le fruit de cette désorganisation. D’autant qu’il n’y a pas de convergence vers une politique unique sur ce sujet. Il faut faire émerger un point de vue commun et faire partager des éléments factuels pour casser les idées reçues.

Une fois avoir bousculé les idées reçues, il sera possible de mettre en œuvre des dispositifs sur la réalité des profils plutôt que de se baser sur des pressentis.

Du pré-endettement au surendettement, il est possible de qualifier quantitativement et qualitativement le niveau de criticité de chaque situation.

Dans le cas du préendettement, la piste principale envisagée est un accompagnement budgétaire. En général, le reste-à-vivre mensuel par unité de consommation est supérieur à 400 euros.

Pour le malendettement, la piste principale envisagée est la médiation entre les établissements bancaires et de crédit. En général, le reste-à-vivre mensuel par unité de consommation est inférieur à 400 euros

Enfin, la piste principale envisagée pour le surendettement  reste le dépôt de dossier de surendettement à la Banque de France. En général, le reste-à-vivre mensuel par unité de consommation est inférieur à 100 euros

Il existe de nombreux Items de détection basés sur les opérations bancaires. Autant de variables quantifiables par les établissements bancaires. Ces données sont révélatrices de « l’engrenage » et apparaissent sur les relevés bancaires… Elles sont systématiquement identifiables. Une analyse quantitative de ces items doit être réalisée de manière permanente car ces opérations traduisent des comportements évolutifs.

Propos recueillis par Geoffroy Framery lors de la soirée débat de l’ Agora des Responsables du Recouvrement et du Risque Client du 4 mai 2017.