Les entreprises françaises sont-elles Data Driven ? »

6 novembre 2017 | Par

La data est une valeur patrimoniale de l’entreprise dont le cours est en croissance constante. Mais qu’en font les entreprises? A quels chantiers s’attaquent-elles ? Sont-elles data driven?

EBG (Electronic Business Group) produit chaque année plus d’une vingtaine d’ouvrages qui sont autant de recueils d’expériences.

Fin 2016, nous avons mené une étude en partenariat avec Keyrus et Qlik auprès de notre communauté et de leurs responsables data afin d’évaluer et de mesurer la maturité des entreprises dans l’organisation et la gouvernance de leurs données. Qu’en est-il donc ressorti?

Nous avons voulu replacer la data dans le contexte de la transformation digitale des entreprises. Un constat a été établi : L’importance de la data est fonction de la maturité digitale de l’entreprise.
Si l’on fait la comparaison entre 2015 et 2016, le retard a été comblé. En 2015, 25 % des répondants estimaient être en retard sur ce sujet de la transformation digitale quant à leur univers concurrentiel. En 2016, ce pourcentage tombe à 19%.

A l’inverse 40% des sociétés qui ont répondu pensent être au même niveau que leurs concurrents. Nous constatons donc qu’il existe une convergence sur le sujet du digital et celui de l’importance de la data. Aujourd’hui, les entreprises jugent que ce sujet est primordial dans la stratégie d’entreprise, sentiment particulièrement présent au sein des directions générales.
Le baromètre est aussi l’occasion de faire un point sur l’exploitation de la donnée. Une contradiction à pointer : si la data est stratégique, près des trois quarts des entreprises n’ont pas mis en place les outils suffisants. Se pose donc naturellement la question des freins à l’utilisation.
D’abord, il persiste la difficulté d’exploiter une data souvent éparpillée dans différents silos. La data est hétérogène dans son contenu et son mode de gouvernance. Pour améliorer le traitement de la data, il importe donc de réconcilier cette data en exploitant les différents gisements.
Pour mener des projets Data Driven, le besoin en compétences est tout aussi prononcé que celui d’avoir recours à des outils pertinents. 38% des sociétés expriment le besoin de trouver de nouvelles compétences pour combler le manque. Et 34% estiment que des compétences en matière de Data Science manquent au sein de leur organisation.

L’exploitation de la data exige une nouvelle gouvernance
L’exploitation de la data exige par ailleurs la mise en place d’une nouvelle gouvernance et le responsable de la donnée prend de l’importance dans l’entreprise. Le CDO (chief data officer) est dans tous les cas une personne haut placée dans la hiérarchie des entreprises. Cela implique donc une très forte évolution organisationnelle.

Pour terminer, nous pouvons évoquer les chantiers les plus fréquemment menés autour de la data. Nous nous sommes aperçus que les projets de traitement de la donnée ne concernent pas majoritairement les technologies ou les innovations dite de rupture. Peu d’entreprises font ainsi le pari de se lancer dans le prédictif en 2017. Pour la plupart, ce n’est pas encore une priorité. Pour l’heure, les sujets les plus traités concernent l’amélioration de la connaissance client ou la gestion du risque notamment dans le milieu financier. Nous nous situons donc dans une tendance d’amélioration des processus métier d’un point de vue opérationnel en vue d’optimiser la connaissance client. Cette tendance précède celle du prédictif, de l’open data ou de l’IoT (Internet Of Things).

Retour d’expérience de Philibert Adamon, alors qu’il était, avant l’été 2017, Responsable Contenu du Pôle Etudes d’EBG ELECTRONIC BUSINESS GROUP.